L'Yonne Républicaine et la hiérarchisation de l'information ou l'éclatant mépris d'un journal bourguignon...
L'Yonne Républicaine (89)
et la hiérarchisation de l'information
ou l'éclatant mépris d'un journal bourguignon
pour les héritages africains de la France
Dans son édition du lundi 13 mai 2019, le quotidien bourguignon qui couvre le département de l'Yonne (89) a consacré sa page 12 aux événements des derniers jours de la semaine précédente. Cette page de L'Yonne Républicaine présente donc les événements qui ont marqué la ville de Joigny les 10 et 11 mai. Un simple regard sur cette page consacrée à cette cité permet d'apprécier le résultat du travail de réflexion de la rédaction de ce journal afin de parvenir à une hiérarchisation de l'importance des deux événements retenus.
Personne ne peut croire qu'à la direction des journaux, la hiérarchisation des articles - et donc des événements - se fait par tirage au sort, par hasard. Tout le monde sait que ce travail de hiérarchisation nécessite de la réflexion. Des personnes les plus cultivées aux personnes les moins instruites, tout le monde sait ce que veut dire hiérarchiser les informations, établir un ordre de grandeur ou d'importance. Pour rendre encore plus perceptible l'importance ou non de l'information aux yeux de leurs lecteurs, les journaux jouent souvent sur la grosseur ou la petitesse des caractères et des images illustratives. En effet, en réduisant les éléments d'un texte, on souligne leur peu d'importance ; en les grossissant pour accrocher davantage le regard du lecteur, on souligne leur importance. En un mot, on envoie un message qui se veut clair au lecteur.
Nous invitons donc le lecteur à regarder avec attention que c'est exactement le travail qui a été accompli par la rédaction de L'Yonne républicaine à la page 12 consacrée à Joigny dans son édition du lundi 13 mai 2019.
La commémoration de l'abolition de l'esclavage du vendredi 10 mai 2019 est une cérémonie nationale que la ville de Joigny et l'association La France noire (titulaire de l'agrément académique) avaient conjointement organisée dans les salons de l'hôtel de ville. A cette occasion, le maire, Monsieur Bernard Moraine, avait réuni autour de lui les autres élus du Jovinien : Madame Michelle CROUZET, députée, Monsieur Nicolas SORET, conseiller départemental et Président de la communauté de communes du jovinien, et Madame Françoise Roure, conseillère départementale. A tous ces élus de la localité se sont joints les adjoints du maire et des membres du conseil municipal, deux chefs d'établissements de Joigny et des enseignants. Le directeur du Crédit Mutuel de la ville a également fait le déplacement avec deux de ses conseillers. De toute évidence, cet effort d'une ville de dix mille habitants n'a pas suffi, au yeux du journal L'Yonne Républicaine, pour placer cet événement sur le même pied d'égalité que la fondation d'un collectif animalier à Joigny ! Quel mépris pour nos élus ! Et pour que la cérémonie nationale consacrée au devoir de mémoire ne fasse pas de l'ombre à la fondation du collectif animalier, le journal a dû prendre soin de grossir le titre, les caractères de l'article et l'image illustrative de l'information consacrée aux animaux.
Tout écrit, y compris son organisation et sa présentation, véhicule un message. Quel message cette page de l'Yonne républicaine veut-elle envoyer aux lecteurs ? Pour notre part, nous voyons ici, outre le mépris de nos élus, celui, très éclatant, de bon nombre de nos compatriotes blancs pour la mémoire des ancêtres des Français noirs ; l'héritage africain de la France (esclavage et colonisation) ne mérite apparemment pas la même considération que les malheureux chiens de la ville de Joigny.
Etait-il nécessaire de publier les deux articles le même jour ? Sûrement non ! Par contre, pour ce journal, il était sans doute absolument nécessaire de procéder à une hiérarchisation des deux sujets présentés ce jour-là afin d'envoyer un message fort aux habitants de Joigny. Libre donc à chaque lecteur de l'interpréter en attendant les explications savantes de L'Yonne républicaine.
Raphaël ADJOBI