Lettre aux Ivoiriens qui luttent par le feu et le sabotage
Lettre aux Ivoiriens qui luttent par le feu et le sabotage
Dans ce monde moderne, face à la violence du capital, les Africains semblent désemparés parce qu'ils ont perdu la culture de la résistance de leurs ancêtres. Mais tout s'apprend quand on est obligé par la force des choses. Rappelons-leur que quand on commence une lutte, il faut savoir la poursuivre jusqu'à la victoire finale. Les révolutions réussissent quand la VICTOIRE guide le peuple ; en d'autres termes, quand le peuple se fixe comme idéal la VICOIRE. LIRE L'ARTICLE sur Le blog politique de raphaël.
Vous avez enfin compris que quand on vous enlève tout, la meilleure façon de lutter est d'empêcher celui qui a pris votre bien d'en profiter. Vous semblez aussi avoir compris que si on arrête un camarade, au lieu de l'abandonner, il faut revenir plus nombreux pour le défendre. Si un groupe commence une révolte et que celle-ci est réprimée, d'autres groupes doivent naître pour poursuivre la lutte. C'est ainsi que se remportent les victoires. C'est la victoire qui doit vous diriger. Toujours penser à la victoire ! La VICTOIRE guide le peuple !
Les étrangers et des inconnus ont pris les terres de l'Ouest de la Côte d'Ivoire. Les propriétaires ont fui et sont partis se réfugier à l'étranger sans prendre la peine de brûler leurs maisons et leur champs. Alors que c'était la meilleure façon de combattre ceux qui les chassaient.
Les étrangers et leurs complices ivoiriens exploitent vos champs et s'enrichissent. Au lieu de tout faire pour brûler ces champs, vous les laissez faire. Le port d'Abidjan et celui de San-Pedro emportent chaque jour les richesses de vos terres en Europe pour permettre aux Blancs de s'enrichir. Personne ne met le feu à ces produits pour empêcher les Blancs et leurs complices ivoiriens et étrangers de s'enrichir.
Quand un blanc est entré dans votre gouvernement pour s'occuper du ministère qui attribue les contrats à la France - l'exploitation de l'eau, l'électricité et tous les grands travaux du pays - vous aviez cru qu'avec votre nouveau président vous étiez devenus les amis des Blancs. Et maintenant que les Blancs vous montrent qu'ils sont venus en Côte d'Ivoire pour faire des affaires et gagner de l'argent, vous commencez à comprendre ce que veut dire avoir des amis Blancs.
Ce n'est plus la Côte d'Ivoire qui est propriétaire de l'eau et de l'électricité du pays mais les Français. Il faut donc payer ce que vous leur devez. Ce sont les Blancs qui construisent les ponts et les autoroutes. Il faudra aussi les payer ! Et parce que vous ne payez pas assez, les Blancs obligent vos parents planteurs à leur donner presque gratuitement leur café et leur cacao. C'est comme ça que les choses marchent avec les Blancs.
Maintenant que vous avez décidé de réagir, de vous révolter, retenez ceci : si vous arrêtez ces mouvements de révolte, vous êtes perdus pour toujours ! Ce que vous avez commencé, il ne faut plus l'arrêter jusqu'à ce que tout le système qui permet à la France d'acheter votre pays, de s'approprier votre pays s'écroule. Ce système, c'est le pouvoir que la France a installé en Côte d'Ivoire.
Partout, sur tout le territoire, encouragez vos parents et connaissances à brûler et saboter tout ce qui peut être brûlé et saboté et empêcher ainsi le pouvoir en place et la France de s'enrichir alors que vous vivez dans la pauvreté. Brûlez tout ! Demain, quand vous aurez le pouvoir, vous reconstruirez tout !
Il ne faut jamais admettre que quelqu'un vienne te chasser de ta maison et prendre ta place.
Si tu vois quelqu'un faire cela, brûle ta maison. Si quelqu'un te chasse de ton champ pour se l'approprier, revient brûler ce champ ; ne le laisse jamais en profiter ! Si quelqu'un vient t'arracher l'assiette dans laquelle tu manges tous les jours, ne le laisse pas en faire son bien ; casse l'assiette et mangez tous les deux par terre ! Si quelqu'un vient prendre ton pays pour faire des affaires et gagner de l'argent, au lieu de devenir son boy, brûle ton pays ! Ton pays, tu le reconstruiras demain, quand l'usurpateur fuira.
Raphaël ADJOBI