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Lectures, analyses et réflexions de Raphaël
3 novembre 2020

Un Conseil de transition en Côte d'Ivoire : l'occasion pour Henri Konan Bédié de sauver son honneur (Raphaël ADJOBI)

      Henri Konan Bédié : enfin l’occasion de sauver

            son honneur avant de tirer sa révérence

Henri Konan Bédié

          Le 2 novembre 2020, devant la vacance du pouvoir résultant de la parodie d’élections organisées par Alassane Ouattara à laquelle il a participé en toute illégalité – selon ses propres discours et ceux des magistrats qui l’ont accompagné durant ses mandats – un conseil de transition est né en Côte d’Ivoire. En effet, aucun pays sur cette terre ne peut se permettre de saluer la victoire de Monsieur Alassane Ouattara au regard de la désobéissance civile des populations comme preuve du rejet définitif de sa personne et de son pouvoir. Désormais, la parole de cet homme ne vaut plus rien sur la scène nationale et internationale.

          Monsieur Henri Konan Bédié est donc devenu en ce début du mois de novembre 2020, la figure de proue d’une nouvelle équipe pour une nouvelle ère attendue depuis le coup d’État Français d’avril 2011 ; coup d’État ayant installé Alassane Ouattara à la tête de ce pays d’Afrique occidentale. Si la figure d’Henri Konan Bédié demeure encore une référence en Côte d’Ivoire, il est indéniable que cela tient à son âge qui, sur la terre africaine, confère de la considération si on sait la mériter. Et si les partis de l’opposition l’ont choisi pour incarner la nouvelle voie à suivre, c’est effectivement parce que qu’il ne s’est pas comporté durant ces dernières années comme un vieil homme sénile mais plutôt comme celui qui regardait et écoutait afin de pouvoir agir le moment venu.

          Et pourtant, cet homme a contribué aux malheurs de la Côte d’ivoire de la plus belle des façons. Arrivé en deuxième position lors des élections présidentielles de 2010, Henri Konan Bédié a cédé sa place à Allassane Ouattara à la demande de la France afin que celui-ci puise affronter Laurent Gbagbo et avoir l’occasion de lui contester la victoire finale. Ce qui s’est effectivement produit. Pire, il a signé un pacte oral avec celui qu’il a contribué à faire roi dans le but d’occuper le fauteuil présidentiel l’un après l’autre. Trahi par Alassane Ouattara, il est passé aux aveux publics avant de se murer dans le silence en vieil homme humilié. C’est donc l’homme que toute la Côte d’Ivoire maudissait. Houphouët-Boigny a fini sa vie en vieil homme sénile à qui il a fallu arracher le multipartisme, un vieil homme qui a été ruiné par sa maîtresse blanche qui l’a fait cocu avec le premier ministre que la France lui a imposé. Nous nous attendions à ce que Henri Konan Bédié finisse sa vie aussi risible que son aîné Félix Houphouët-Boigny. Pour ma part, dès mars 2012, je m’étais promis d’aller pisser sur sa tombe avec des milliers d’Ivoiriens, à la queue leu leu.

          Mais voilà qu’en ce mois de novembre 2020 une occasion extraordinaire se présente à lui pour sauver son honneur et par la même occasion celui de son pays ! Ni Houphouët-Boigny, ni Robert Guéi, ni Alassane Ouattara n’ont saisi l’occasion qui leur était offerte de vivre en supervisant de leur renommée et autorité les institutions de la Côte d’ivoire pour une évolution pacifique et harmonieuse. L’orgueil et la cupidité ont souillé à jamais leur nom ! Aujourd’hui, Henri Konan Bédié a cette chance extraordinaire de se montrer plus grand que ses trois devanciers. S’il réussit cette transition de la côte d’ivoire vers une réconciliation nationale et le strict respect des institutions, alors il entrera dans l’histoire de son pays par la grande porte. Durant le restant de ses jours, sans être le gouvernant, il sera considéré par les Ivoiriens comme celui par qui la paix est revenue dans le pays. Nous espérons vivement qu’il saura s'appuyer sur son autorité d’aîné pour rassembler les Ivoiriens, que la sagesse que nous reconnaissons aux anciens installés sur la terre de leurs ancêtres sera son propre guide pour apaiser le coeur de ses compatriotes. Nous espérons - si l'armée lui tend la main - qu’il saura tirer profit de l’unanimité dont il jouit aujourd’hui pour jouer le rôle du guide discret qui, dans l’ombre, inspire les gouvernants. Plus clairement, nous attendons de lui qu’il veille à la bonne organisation des élections ainsi que la mise en place des moyens d’une réconciliation vraie des Ivoiriens après le retour de tous les exilés. Nous attendons de lui qu’il ne fasse pas du pouvoir présidentiel un objectif personnel mais plutôt qu’il incarne pour tous celui qui indique la voie. Nous nous attendons à ce qu’il se comporte comme Moïse : qu’il ne s’aventure pas sur la Terre promise ! Mais, comme un artiste, qu’il prenne ses distances pour enfin admirer sa dernière œuvre qui mène à la paix nationale. Des élections présidentielles supervisées par une autorité ou des autorités nationales respectées seraient une grande première en Afrique francophone.

Raphaël ADJOBI

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