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Lectures, analyses et réflexions de Raphaël
11 avril 2014

Appel aux Afro-descendnats et à la diaspora africaine : 10 mai, commémoration de l'abolition de l'esclavage !

           Appel aux Afro-descendants et à la diaspora africaine

  10 mai : commémoration de l'abolition de l'esclavage

           Nous devons nous approprier notre Histoire de France

                                    pour libérer l'Afrique !

           

Place Catroux 0001

Chaque jour nous subissons le mépris de nos compatriotes blancs.

            Parce que nous sommes à leurs yeux des étrangers qui viennent manger leur pain, ne descendent-ils pas régulièrement dans les rues pour crier "sus aux immigrés" et exprimer leur peur du "remplacement de la population" blanche ?

            Chaque jour, nos concitoyens blancs nous jettent à la figure  cette question : "de quelle origine êtes-vous ?" Et cela pour mieux nous signifier que nous ne sommes pas des leurs.

            Les politiques de leur côté nous prêtent des sentiments et même des propos que nous n'avons jamais tenus. Quand nous parlons de reconnaissance, ils proclament qu'ils sont contre la repentance ; et cela pour mieux dresser nos compatriotes blancs contre nous et justifier par la même occasion leurs mesures racistes à notre égard. 

            Et pourtant, comme le reconnaissent de nombreux penseurs ou philosophes, l’idée que l’homme doit être reconnu, respecté par ses pairs pour vivre en société et se réaliser pleinement devrait être au centre des préoccupations de ceux qui nous gouvernent.

            La définition de la justice sociale ne peut en effet se limiter à la question des droits. 

            Nos dirigeants devraient aller plus loin en veillant à diagnostiquer tous les maux qui nous empêchent de nous réaliser pleinement et nous minent intérieurement parce qu'ils dégradent la reconnaissance en humiliation ou exclusion.   

               Nous devons célébrer et enseigner la France noire

            Devant le mépris des politiques et des officiels de l'Etat qui se mue peu à peu en sournoise exclusion - pouvant aboutir à un racisme décomplexé et généralisé - une impérieuse nécessité s'impose à nous, Afro-descendants et diaspora africaine : 

            nous devons nous approprier résolument notre Histoire française afin de mieux nous ancrer dans le tissu social de notre pays ! Commençons donc par faire de la commémoration de l'abolition de l'esclavage célébrée chaque 10 mai une fête nationale. Que chacun se sente concerné au point de ne jamais manquer d'être présent à ce jour de souvenir. 

            Nous devons, pour cela, répondre à l'appel des différents comités d'organisation qui seront installés dans les villes, les départements et les régions de France. Répondre à cet appel s'impose à chacun comme un devoir moral, un devoir mémoriel. 

            Une réponse massive à cet appel à nous inscrire fièrement dans le calendrier des commémorations nationales témoignera de notre réelle volonté de déchirer le voile de notre invisibilité et nous présenter en Français à part entière. Cet élément rassembleur sera un premier pas vers des actions fortes susceptibles d'ébranler la conscience de nos dirigeants et celle de nos compatriotes blancs. Il nous faudra passer par là pour que leurs yeux s'ouvrent et qu'enfin leurs oreilles entendent le cri de notre indignation et de notre douleur trop longtemps contenues.

            L'Etat français blanc a toujours refusé des réparations aux descendants d'esclaves et de colonisés, les empêchant ainsi de partir d'un bon pied dans la course à la réalisation de soi. Aussi, sans aucune forme de réparation de l'esclavage, qu'il a pourtant reconnu être un crime contre l'humanité, notre pays demeure une république inégale et injuste !  

            Que propose l'Etat pour l'éducation de nos enfants ? Quels sont les héros noirs qui peuvent faire leur fierté et les aider à se construire ? Sous leurs yeux ne se découvrent que des manuels vidés de l'histoire des Noirs, de l'histoire de leurs ancêtres que l'on veut toujours réduire au tableau sombre de la pauvreté du Tiers-monde. 

            L'Education Nationale a le devoir d'introduire les pages de notre histoire dans les manuels d'enseignement afin de rendre nos enfants fiers de la contribution de leurs ancêtres à la grandeur de la France. 

            Ce n'est pas par les slogans misérabilistes qui valorisent les Blancs et infériorisent les Noirs  que l'on peut lutter contre le racisme ; bien au contraire, c'est le meilleur moyen de l'entretenir. Que disparaissent donc de nos écoles ces images et ces actions qui tendent à faire des Noirs des éternels assistés. L'Education Nationale doit s'interdire ce jeu de dégradation et d'exclusion. 

            Quelle insulte et quel ignoble procédé d'exclusion que de toujours parler d'intégration aux enfants et aux jeunes gens nés comme leurs compatriotes blancs sur cette terre de France, soumis aux mêmes contingences ou contraintes politiques et sociales, recevant les mêmes enseignements, partageant les mêmes habitudes culturelles ! Que l'Education nationale et les gouvernants cessent de manier les lieux communs exclusifs et qu'ils agissent en vrais républicains soucieux du bien-être de tous les citoyens français et non en porte-voix de la communauté blanche française.

 Nous devons libérer l'Afrique pour changer l'image du Noir français

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            Nous devons - Afro-descendants et diaspora africaine - nous jeter résolument dans les débats de société touchant aussi bien la politique intérieure qu'extérieure. Nous n'avons pas le droit de rester muets et inactifs quand l'avenir de nos enfants est menacé ou quand nos parents sont victimes de la politique étrangère prédatrice de notre pays en terre africaine. 

            Nous avons le devoir - concernant l'Afrique, terre de nos ancêtres et de nos parents - de rester vigilants afin de ne pas financer les armes destinées à les appauvrir ou les assassiner.

            Nous ne devons pas permettre que nos impôts financent des guerres qui assassinent notre passé. Quand l'armée française va bombarder les pays africains, nous pleurons nos parents qui en meurent. Est-ce parce que nous profitons des produits de cette chasse que nous ne réagissons jamais ? Plutôt que de nous plonger dans une bêtifiante inertie, cet état de fait devrait nous révolter et nous mener à l’action. 

            Nous devons nous montrer capables de manifester notre désaccord ou notre opposition aux crimes commis en Afrique au nom d’idéaux trompeurs qui cachent des actes de prédation. Rappelons-nous que c’est grâce au combat populaire qu’aux Etats-Unis d’Amérique et en Afrique du Sud les limites du respect et de la considération ont été honorées par les communautés blanches.

            Il nous faut donc sans délai quitter cette inertie qui nous caractérise si fortement sur cette terre de France. Comprenons donc tous qu'en nous appropriant notre Histoire de France, nous nous montrerons forts pour défendre l'Afrique.

            Nous ne pouvons accepter que la France lance, comme une déclaration de guerre, que son avenir est en Afrique. Afin de faire échouer ce funeste projet qui nous implique tous, nous devons nous convaincre que la liberté de l'Afrique est entre les mains des Afro-descendants et de la diaspora africaine. Combattre l'action prédatrice de notre pays en Afrique doit donc être pour chacun de nous un idéal d'humanité et de justice. 

            Il y va aussi de la reconnaissance et du respect que nous attendons de nos compatriotes blancs. Les actes de la France qui humilient quotidiennement les pays africains, le rôle de troisième homme qu'elle joue constamment dans tous les conflits contribuent à la dégradation de notre image aux yeux de nos compatriotes. Combattre la politique étrangère de la France, faite d'incessantes humiliations et de criantes injustices contre la terre de nos parents et de nos ancêtres, s'avère donc un combat pour notre propre dignité. Ne pas mener ce combat, c'est renoncer à notre propre fierté et à notre soif de reconnaissance parmi nos concitoyens blancs.    

Raphaël ADJOBI        Rejoignnez la France noire

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Commentaires
S
Mon cher Obambé, ton témoignage montre que nous ne devons pas rester inactifs. Si nous n'occupons pas notre place en nous appropriant notre histoire, les esprits malins effaceront nos traces de la mémoire collective française. Si nous nne faisons rien maintenant, demain, il sera trop tard !
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O
Mon cher St-Ralph,<br /> <br /> Récemment, un maire FN (nouvellement élu) a décidé de ne plus commémorer cette date que tu mets en avant dans ton billet.<br /> <br /> Encore une confirmation de ce que tu dis…<br /> <br /> <br /> <br /> @+, O.G.
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S
Merci, chère Amélie, pour ces paroles réconfortantes mais aussi pour ce soutien franc à cette appropriation de notre Histoire française. Oui, les Africains francophones ont eu par le passé un destin intimement lié à celui de la France blanche. Oui, nos ancêtres ont non seulement versé leur sang pour défendre la France mais ont aussi participé à sa construction. Il faut que cela se sache pour que les regards portés sur nous changent. Il nous appartient d'initier ce combat pour la reconnaissance de notre Histoire de France afin que nos enfants se l'approprient et évoluent plus fièrement parmi leurs concitoyens.
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A
C'est un euphémisme que de dire que nous sommes quotidiennement humiliés par les actes que pose la France dans nos pays d'origine. Et pourtant, comme nous l'aimons cette France !<br /> <br /> C'est justement parce que nous aimons ce pays, parce que nous nous identifions à lui, que nous nous devons de lui ouvrir les yeux sur ce racisme rampant qui ne dit pas son nom et qui sévit dans toutes les strates de la société. Nous devons aider nos enfants à ne plus courber l'échine mais à la relever bien droit la tête car, ils sont aussi chez eux, leur cordon ombilical est enterré ici (comme on le dit si bien chez nous en Afrique). Il va donc nous falloir nous réapproprier notre histoire commune avec ce pays. Cela ne sera possible que si nous citoyens français "d'origine" nous nous levons comme un seul homme pour revendiquer haut et fort notre histoire avec la France. Une histoire dont nous ne pouvons qu'être fière. Car, elle remonte très loin dans le temps. Nos ancêtres ont versé leur sang pour que ce pays soit libre. Ils ont participé à la reconstruction de ce pays au prix parfois de leur vie. Merci à toi, Raphaël de nous interpeller, de nous sortir de notre léthargie et de nous rappeler notre glorieuse filiation. Il incombe désormais à chacun de nous de sensibiliser nos enfants à ce réveil. Puisse Dieu te donner les ressources nécessaires pour porter haut cet étendard. Celui des rapports nouveaux.<br /> <br /> <br /> <br /> SHALOM !
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