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Lectures, analyses et réflexions de Raphaël
23 octobre 2020

Les Africains, la diaspora africaine et le livre : appel à valoriser les écrivains d'origine africaine (Liss Kihindou)

     Les Africains, la diaspora africaine et le livre :

    le vibrant appel d'une écrivaine à valoriser les écrivains

                                    d’origine africaine                                

Liss Kihindou

         Lisons les nôtres ! Lisons les auteurs que nous apprécions ou que nous voulons soutenir ! Et pour manifester notre volonté de les encourager à poursuivre la quête littéraire entamée : achetons leurs ouvrages ! c'est le moins que l'on puisse faire. Je suis parfois surprise d'apprendre que tel(le) "ami(e)", que parfois je ne connais encore que de manière virtuelle, a fait l'acquisition d'un de mes livres. Je citerai par exemple le cas de Reine Poulain ou de Pauline Olivier, ou de Luce Macet. Je ne peux pas citer tout le monde, mais je veux dire que bien souvent ce sont des amis occidentaux, qui n'hésitent pas à soutenir (financièrement j'entends) les auteurs et toute la chaîne du livre (éditeurs, libraires, etc).

          Par contre, bien souvent, dans le milieu africain, on a les sous quand il faut faire la fête, acheter des vêtements ou des chaussures de qualité, c'est-à-dire des articles qui coûtent un certain prix... mais quand il faut acheter un livre d'une vingtaine d'euros, ou même d'une dizaine d'euros, on hésite, on fait des calculs, on remet à plus tard... Heureusement, Ce n'est pas le cas de tous, c'est sûr. Il y a des Africains qui font cet investissement financier en livres, et qui donnent l'exemple à leurs enfants. Résider en Afrique n'est pas pour eux une excuse pour dire qu'ils n'ont pas les moyens d'acheter, que c'est déjà difficile au quotidien. Quand je suis allée à Brazzaville, fin 2013, plusieurs amis auteurs ont acheté un de mes livres. Je citerai aussi, comme autre exemple, celui d'Eric Mavoungou (ancien camarade de Fac), qui depuis le pays avait passé la commande pour avoir "Mwanana la petite fille qui parlait aux animaux". D'autres au contraire se contentent de demander à ce qu'on leur envoie les livres, comme si l'auteur disposait d'une réserve infinie de ses propres ouvrages. Les gens oublient que si l'auteur lui-même veut avoir des exemplaires de son propre livre, il doit lui aussi les acheter, car l'ouvrage ne sort pas gratuitement de chez l'imprimeur… 

          Bref, je voudrais dire que acheter un livre, peu importe les moyens qu'on a, peu importe les temps qui sont difficiles, etc., cela reste une question de volonté, de priorité. En 1997, j'étais étudiante au Congo. J'étais boursière sans doute, mais déjà à l'époque la bourse ne tombait pas tous les mois. C'étaient 30 000 francs CFA (environ 45€) qui vous arrivaient de manière épisodique. Mais lorsque le défunt Léopold Pindy Mamonsono, animateur culturel et littéraire à Brazzaville, organisa une séance de dédicace au lycée Chaminade, je n'hésitai pas une seule seconde. Ce jour-là, j'achetai (entre autres) le livre de Dominique Ngoïe-Ngalla, "L'ombre de la nuit", à 2000 francs. Comme ma mémoire, c'est l'écrit, souvent je note sur le livre la date de l'achat et parfois aussi le coût. J'étais alors modestement vêtue parce que l'argent que je pouvais avoir, je m'en servais pour acheter des livres. 

          Mes plus grandes richesses : les livres et les photos…

Liss Kihindou et le livre

          Voici la photo prise le 10 avril 1997, à Chaminade. Dominique Ngoïe-Ngalla est en train de me dédicacer son livre. On peut reconnaître à gauche l'écrivain Matingou et à droite Léopold Pindy Mamonsono, l'organisateur de cette séance de dédicace.

Achetons les livres, les amis !

Liss Kihindou, écrivaine.

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Commentaires
S
Merci à toi aussi Alfoncine d'avoir laissé trace de ton passage pour dire que tu apprécies le message.
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A
Merci à Raphaël pour cet appel. Merci aussi à Liss.<br /> <br /> Si nous ne nous soutenons pas, personne ne le fera à notre place!
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S
Merci à toi pour cet appel franc et clair !
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L
Tu me vois émue, cher Raphaël, je ne me doutais pas que tu me réservais cette surprise ! Merci de tout cœur ! Ton titre résume parfaitement le message que j'ai voulu faire passer à travers cette publication.
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